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Brins de Folie
21 décembre 2008

Jeudi 18 Décembre.

Appel à la manifestation des lycéens contre le projet de réforme de l'Education Nationale du ministre Xavier Darcos. A Avignon, 1500 (selon la vue du nez de certains) personnes ont remontés la rue de la République (vive la République !), en évitant le marché de Nowele (z'êtes mignons les 'pas contents' mais merde on veut consommer, nous).

"Mais il me saoule à jamais être content le peuple, aurait pu dire Darcos en apprenant cette débauche de manifestations nationale, lol je retarde la mesure d'un an et encore sont pas content !"
Et oui car on le sait déjà, m'sieur Darcos l'a bien dit, "organiser de manière systématique et si répétitive comme réponse aux problèmes de l'école des protestations, des refus est une façon démodée d'aborder les problèmes."

Et oui, sauf que dù justement à une mauvaise éducation et à un système primaire, secondaire et autre-chose-aire défaillant nos pauvres esprits étriqués sont attirés par l'effet de masse, de groupe, de mouton. "C'est ça Paris, on râle, on aime ça." dit on dans le 'Paris' de Klapish.
Et d'ailleurs comme disait (ohé va avoir plein de citations) un vieux barbu qu'on croyait anarchiste devant la Gare Centre d'Avignon en voyant la masse de d'jeun'z : "Hahah, moutons ! Moutons noirs, moutons blancs. Z'êtes que des moutons !"

Bref, vous l'auriez compris, c'était une bande de con qui traversait les rues d'Avignon. Pas convaincu ? Il y avait ma prof de philo et le NPA (Nouveau Parti Anticapitaliste) ! Toujours pas ?
Bon et si je vous dit qu'il y avait des banderoles ?
Avec pleiiin de jolis slogans ! Z'êtes interessés là !
Aller je suis gentil je vous les livre ces furieux slogans :
"Un seul poste à supprimer, celui de l'Elysée."
"Carla on est comme toi : on se fait niquer par le chef d'Etat."
"Dans toutes les régions, le même droit à l'éducation"
"Darcos, t'es foutu, les lycéens sont dans la rue"

Comment en sommes nous arrivés là ?
En bus, de la gare de l'Isle sur la Sorgue (les trains avaient la bonne idée d'être en grève, parait qu'ils voulaient des rails moins durs). Et avec une conductrice hors du commun. Déjà qu'on a du acheter nos billets en courant car le bus allait partir. En plus elle refoule des gens car il n'y as plus de place. "Yé chouis décholé méh ya plush dé placesh ! Yé pé pas prendre plush dé monde !" Après avoir parlementé 10min avec les étudiants rebelles qui voulait rebeller à Avignon, elle partie (sans eux) sur sa route en faisant des détours pas croyable ("yé chouis décholé yé dois chuivre mon itinéraire") mais faisant preuve d'une bonne volonté admirable ("perchonne né descend avanch Avignoné ? Bon alors yé vé tout droish, yé ne m'arrête plush !").
Un sacré spécimen.

Comment en sommes arrivés à ces slogans ?
Eh bien...hem. C'est juste le rejaillissement d'une frustration littéraire enfouis lors du passage obligatoire
l'école. C'est l'épanouissement d'une matinée d'une envie d'être artiste, d'être beau, de sentir le sable chaud. Mais surtout une manière de dire "lol t'as vu j'sais faire des rimes trop over-giga-bien". Eh pis faut du slogan qui claque pour amener les gens à brûler sur l'autel de la Liberté (qui dans la nuit nous écoute).

La manif' en elle même n'eut rien d'extraordinaire, bien qu'elle fut ma première, mais bon on n'était pas là pour se donner en spectacle mais pour montrer qu'on était pas d'accord. Et on l'a montré, on l'a dit. Car en dehors des pancartes les parodies de comptines foisonnaient. "Au clair de la lune", "Frère Jacques", "Gentille alouette", toutes furent actualisés. Quelle ne fut pas mon émotion d'entendre ces magnifiques fragments de la poésie française allégrement bafoués par de jeunes idéalistes en quête d'un avenir certain. C'est entrecoupés de "Morts aux vaches" et de "Gardez Sakharov" que ces délicieuses musiques parvinrent à mes oreilles et je jure que je les auraient enregistrés si on arrivait à distinguer les paroles...

Bref une journée pleine d'émotions, de mystères (pourquoi donc des plaques de contreplaqué bloquaient l'entrée de la Société Générale ?), de rencontres inattendues (un manifestant ! si je m'attendais à ça !) et surtout, surtout pleiiiin de vent (Mistral à surement était engagé par le gouvernement, salauds !).

Rebellement,
Hérisson.

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Commentaires
L
Prendre l'air mais pas se le prendre...
C
Mistral est un auteur .. provençal :-), <br /> je ne le savait pas "sarkozien" MDR !!! <br /> et avec lui c'est plutôt le slogan "tousse ensemble" .... <br /> mais prendre l'air à du bon aussi <br /> MDR :-)))
Brins de Folie
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